L'État , c'est ainsi que s'appelle......
JEUDI 26 AVRIL 2007
Le Mauvais Siècle 6 ; Les Warburg
Nous aurons un gouvernement mondial, qu’on le veuille ou non. Reste à savoir si le gouvernement mondial sera établi par consentement ou par conquête.
— James Paul Warburg, 17 février 1950, au Conseil des Relations Internationales des États-Unis
Origines
Quittant l’Italie au 16e siècle, cette famille prend le nom de sa ville d’adoption, Warburg. Ils déménagent encore un siècle plus tard, cette fois à Altona, près de Hambourg où ils demeureront jusqu’en 1945.
C’est en 1798 que les frères Gerson et Moïse-Marcus Warburg fondent une banque, la M. M. Warburg & Co. qui deviendra une des grandes banques d’Europe et existe encore aujourd’hui. Ce sont les Warburg qui feront le pont entre les intérêts banquiers européens des Rothschild et les capitaux états-uniens des Rockefeller, Morgan, Ford, Harriman et Vanderbilt.
Jacob Henry Schiff
Il nait à Francfort, d’une famille confinée au minuscule ghetto où le décret datant de Frédérick III force encore les juifs à s’entasser. Il faut savoir que la plupart des villes d’Europe traitent les juifs comme des animaux et les cantonnent à des sections définies des agglomérations, souvent murées. Il est bon également de rappeler qu’à l’époque, la majorité des confessions chrétiennes limitent les transactions financières et découragent le commerce. C’est pour cette raison sans doute que dans l’Europe post-médiévale assoiffée de capitaux, l’on tolére les juifs. Pour leur utilité économique ! Cela a pour effet, paradoxalement, d’enrichir quelques-unes de leurs familles tout en attisant les haines, peurs et jalousies des bourgeois chrétiens, ressentiments qui vont mijoter durant des siècles, jusqu’à nos jours, propagés par l’ignorance, la désinformation et la simple connerie humaine, ultime énergie renouvelable. C’est dans ce contexte que la famille Schiff se retrouve à partager une étroite maison avec les Bauer, dont l’emblème familial est un écu rouge, en allemand : Rothschild.
Jacob Schiff déménage aux É.U. en 1865 et, irrigué des capitaux de ses maîtres les Rothschild, devient rapidement le dirigeant de Kuhn Loeb & Co., qui grossit jusqu’à représenter une des plus importantes banques de l’hémisphère. Il rachète l’immense chemin de fer Union Pacific, le plus imposant réseau ferroviaire d’Amérique. À la suite d’une manœuvre classique, il réussit à faire élire quelques représentants au Congrès qui, en retour de parts dans l’entreprise, subventionnent lourdement les achats de terrains de la compagnie. Cette affaire éclate au grand jour et est connue comme le Scandale du Crédit Mobilier de 1872. Comme c’est souvent le cas, les responsables s’en tirent sans anicroches et quelques boucs émissaires se contentent de faire semblant de jouer à la chaise musicale. Résultat : un profit net de 21 millions (63 milliards en dollars d’aujourd’hui). Schiff et les Warburg organisent en 1898 la cession de la Union Pacific Railroad à un certain spéculateur du nom de E.H. Harriman.
Pogroms
Les attaques contre les communautés juives remontent aux croisades. Il y eut le massacre du Château de York, en 1190. Puis lors de la Peste Noire de 1348, une hystérie mystique se déchaîna sur l’Allemagne et des exterminations eurent lieu dans une dizaine de villes, jusqu’à 100 000 morts en quelques mois. Cependant, on appelle «pogroms» les attaques ciblées, répétées, et ambitieuses, perpétrées contre les juifs au 19e siècle. Le terme passe dans le vocabulaire occidental vers 1881, alors qu’une vague de massacres engloutit le Sud-ouest de la Russie Impériale, après l’assassinat du Tzar Alexandre II, dont un des meurtriers était, accessoirement, d'origine juive. Maisons brûlées, tortures, viols, enfants battus, meurtres, des milliers de victimes. Histoire de calmer les esprits, le nouveau Tzar, Alexandre III fait porter la responsabilité des ces horreurs sur… Les Juifs eux-mêmes !… Étrangement, les pogroms se poursuivent pendant trois longues années. Le mouvement Sioniste naît dans ces circonstances-là. Beaucoup de Juifs entreprennent d’émigrer aux États-Unis, alors que l’idée fait son chemin d’un retour à la Terre Ancestrale, dans le contexte où aucun pays (le Canada non plus, en passant) ne semble prêt à les considérer comme des citoyens à part entière.
Les choses ne s’améliorent pas sous Nicolas II, elles s’enveniment !… En 1903, plusieurs milliers de Juifs sont tués et des dizaines de milliers d’autres blessés dans une nouvelle flambée de pogroms qui dure jusqu’en 1906. L’armée impériale, non contente de laisser les émeutes se produire, participe activement à certains massacres, comme également la police tsariste, la sinistre Ochrana. Il n’est donc pas inexplicable que certains Juifs puissants aient eu une petite dent contre le Tzar et sa Russie Impériale. La famille Romanov va finir par passer à la caisse.
Jacob Henry Schiff consent donc un prêt de 200 millions de dollars au Japon en 1904 pour soutenir les ambitions nippones en Chine. Les territoires visés par le Japon sont occupés par… la Russie. C’est l’époque où toutes les puissances mondiales se tapent la Chine, dévastée et impuissante. Les navires ultramodernes de la flotte japonaise viennent d’être livrés par la Vickers, directement d’Angleterre. C’est un désastre humiliant pour Nicolas II, qui doit retirer ses troupes, abandonner ses places fortes et pleurer sa flotte, coulée par le fond jusqu’au dernier navire, réduite à néant.
Dans les années 10, Schiff va armer les puissances centrales, ennemies de la Russie, Allemagne, Autriche, Hongrie, mais aussi l’Empire Ottoman, en prévision de la première guerre. Lorsque le conflit éclate en 1914, il prête aussi de l’argent à la France pour qu’elle s’arme contre ces mêmes puissances centrales, tout en recommandant à tout le monde de faire la paix le plus tôt possible. Il usera finalement de son influence sur Woodrow Wilson pour pousser les États-Unis à intervenir à leur tour.
Jacob Henry Schiff préparait depuis une dizaine d’années, en collaboration avec le Kaiser allemand, le financement de la révolution Russe. En 1917, la rébellion embrase toute la Russie et paralyse le front de l’Est, ce qui a pour effet de rallonger la guerre de deux ans. Les états d’Europe sont ruinés ? qu’à cela ne tienne, on va leur prêter encore quelques centaines de millions. Schiff investit massivement dans le gouvernement Bolchevique de Lénine, favorisant sa victoire sur les autres factions révolutionnaires. La dette Bolchevique, contractée à Wall Street, sera honorée dans les années 20 et je vous expliquerai comment. La fille de Jacob Schiff devient l’épouse de son partenaire chez Kuhn et cie, Félix Warburg.
Les Frères Banque
Au début du Mauvais Siècle, les quatre frères Warburg se séparent. Aby Moritz Warburg quitte la planète bancaire et part à Florence où il devient collectionneur et se passionne pour l’histoire de l’Art. Les frères Paul et Félix vont s’installer à Wall Street New York, où il s’achètent une participation dans l’affaire Kuhn, Loeb & Co de Jacob Schiff. Max reste derrière et dirige la banque paternelle, M. M. Warburg & Co., à Hambourg. Il est un des conseillers importants du Kaiser Wilhelm II, et à l’orée de la première guerre mondiale, finance et organise son armement.
En 1913, Paul Moritz Warburg dirige le petit groupe sélect qui réussit un des plus gros hold-ups de toute l’histoire de l’humanité : la création de Federal Reserve Bank. Il y avait déjà près de 75 ans que les banquiers de toutes les moutures tentaient le coup. Les présidents Lincoln, McKinley et Garfield ont été assassinés pour s'y être opposés. Je vais tenter de vous expliquer la chose.
Petite histoire du fric mou
À l’origine, les possédants déposaient leur or dans la voûte d’un orfèvre. Pour chaque dépôt, celui-ci remettait une quittance, équivalente au poids de l’or qui lui était confié, d’où le nom de Livre, Pound, Peso, Lira, etc. Rapidement, les gens se mirent à s’échanger ces quittances, plus pratiques à transporter que des kilos de métal encombrant, pour régler leurs achats ou leurs dettes. Éventuellement, les orfèvres se rendirent compte que plus personne ne venait chercher cet or, qui changeait de main de nombreuses fois mais dormait tout ce temps à la cave. Ils eurent l’idée d’acheter des propriétés à revenu avec cet or, puisqu’il ne servait à rien. Puis, ils réalisèrent qu’ils pouvaient prêter plusieurs fois l’équivalent du véritable magot en leur possession et en tirer un intérêt, sans jamais se faire prendre. La banque était née. Cependant, lorsqu’un orfèvre possède 10 livres d’or et met en circulation 100 livres de quittances, il dévalue la quittance de 90% dans le monde réel. C’est-à-dire que si tous les dépositaires viennent un après-midi reprendre leur or, leurs 100 livres de quittance ne leur permettront pas d’obtenir un kopek de plus que les 10 livres d’or reposant sur la tablette du coffre et il y aura ce qu’on appelle un Crash.
Là où ça devient franchement dingue, c’est quand on crée une banque centrale, ou fédérale. Cette institution est censée émettre des notes (les billets) représentant la valeur du trésor en possession du gouvernement. Pour simplifier, si le gouvernement a un actif de 100 livres d’or, de lampadaires, ou de bouteilles scotch, il peut théoriquement émettre 100 billets d’une livre, qui serviront aux citoyens dans leurs transactions quotidiennes. Mais la réalité est toute autre.
Les banques fédérales n’appartiennent jamais aux gouvernements (donc à la population), mais aux banques les plus influentes du pays. Voici comment ça fonctionne : le gouvernement sera actionnaire à 20 % de la banque, et déposera donc 20 livres d’or. Quatre banques seront également actionnaires, à part égale avec le gouvernement. Cependant, seul l’état déposera véritablement son or, puisque les banques se prêteront à elles mêmes le montant de leur mise de fond, en investissant les 20 livres que le pauvre blaireau de peuple vient de leur donner. Donc, dès le départ, le capital qui devait être de 100 livres n’est en réalité que de 20. Dévaluation. Il y a pire. Cette banque fédérale a maintenant le droit d’imprimer de la monnaie. Elle va décider du nombre de billets à imprimer. Eh bien, ces dénominations représenteront la somme totale de la DETTE que le gouvernement aura envers la banque centrale. Si, si ! Ils fabriquent une piastre en papier pour quelques sous, puis la louent au gouvernement pour la somme nominale inscrite sur sa face, soit 1, 2, 10, 1000 livres, etc. « Pourquoi, bon sang, paierions-nous ce montant absurde ? » C’est ainsi. Les peuples de la Terre le permettent. C’est simplement une subtile continuité de la monarchie héréditaire, avec un masque souriant.
Bon, combien de billets vont-ils émettre, ces experts de la finance ?! Le trésor prétend posséder 100 livres (alors qu’il n’y en a que 20), vous vous dites : « simple ! ils impriment 100 billets de 1 livre ». Eh bien… Euh… Non. C’est à eux que revient le choix de la quantité de devises en circulation. Ce qui veut dire qu’une fois les 100 premières notes distribuées, la banque fédérale peut à loisir en imprimer 900 nouvelles. Avec comme résultat que votre pinte de lait qui coûtait 2¢, vaut maintenant 20¢. Le lendemain, nos amis de la banque centrale peuvent décider de garder dans la voûte 95% de l’argent qui leur passe entre les mains. Au bout de quelques jours, il n’y a plus que 50 notes de 1 livre en circulation. La même pinte de lait s’achète désormais 1¢, parce que chaque note représente le double de la somme symbolique représentée au départ. Vous trouvez ça scandaleux ? Pensez-y, ces messieurs peuvent sans ambages profiter de leur contrôle de cette respiration de l’inflation et de la récession pour constamment acheter la pinte de lait à 1¢ et vous la revendre à 20 ! Tout le monde a travaillé très fort ? Plein d’heures supplémentaires ?! Vous êtes devenus riches ?! Il suffit à la banque d’imprimer encore 1000 billets et de les mettre en circulation, c’est-à-dire d’acheter eux-mêmes des valeurs sur le marché (le camion de lait, par exemple), alors qu’ils ne possèdent pas un traître sou d’actif, pour que les 10 billets qui dorment dans votre poche perdent la moitié de leur valeur. Dans les faits, la banque vient d’aller prendre 5 livres dans votre poche. C’est un hold-up subtil. Le hold-up international de tous les habitants de la Terre par un petit groupe de banquiers et d’industriels.
Vous ne me croyez pas, hum ?! je sens que j’ai besoin d’aide… En voici : L’inflation aux États-Unis depuis 1913, année de la création de la Federal Reserve Bank par Paul Warburg, JP Morgan, Rockefeller et leurs potes : 2950% !
La plupart des Américains ne comprennent pas vraiment l’opération des prêteurs d’argent internationaux. Les comptes du Système de la Réserve Fédérale n’ont jamais fait l’objet d’une vérification. La FED opère sans le moindre contrôle du Congrès et manipule le crédit des Etats-Unis.
— Le Sénateur Barry Goldwater (Rep. AR)
C’est une bonne chose que les gens de la nation ne comprennent pas notre système bancaire et monétaire, parce que s’ils y arrivaient, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin.
— Henry Ford, industriel
Les banques fédérales ne sont pas des agences gouvernementales mais sont des corporations privées, indépendantes, contrôlées localement.
— Lewis contre le gouvernement des États-Unis, 1239, procès du 9e circuit, 1982
Nous avons, dans ce pays, une des institutions les plus corrompues que le monde ait jamais connues. Je parle de la Federal Reserve Bank. Cette institution maléfique a appauvri le peuple des États-Unis et a pratiquement ruiné le gouvernement. Ce crime a été commis par les charognards de fric qui la contrôlent. Il n’y a pas un seul homme ici, à portée de voix qui ignore que ce pays est gouverné par des banquiers internationaux.
—Louis T. McFadden, Congressman 1932 (Rep. Pa)
Lorsque vous et moi signons un chèque, les fonds suffisants doivent être présents dans votre compte pour couvrir le montant du chèque, mais lorsque la Réserve Fédérale signe un chèque, il n’y a pas de dépôt bancaire y correspondant. Lorsque la Réserve Fédérale signe un chèque, elle crée de l’argent.
— Manuel d’utilisateur des services, Federal Reserve Bank de Boston
De toutes les inventions imaginées pour voler les classes ouvrières de l’humanité, aucune n’a été aussi efficace que celle qui les mystifie grâce à l’argent de papier.
— Daniel Webster, secrétaire d’État, É.-U., 1841
14-18
Une des idées du Kaiser Wilhelm II, toujours conseillé par Max Warburg, est d’accéder au pétrole mésopotamien en construisant une ligne de chemin de fer reliant Berlin à Bassora (l’Irak d’aujourd’hui). La Couronne britannique, dont la flotte a abandonné le charbon en 1904 au profit du pétrole, ne peut laisser le monopole de sa Royal Dutch Shell s’effriter. En 1914, quelques mois avant que le projet ne soit complété, la guerre est déclarée sous un prétexte bidon, l’assassinat du Duc Franz Ferdinand. Les banquiers de toutes parts se frottent les mains. Pour eux, c’est noël !…
Alors que les Bolcheviques ne contrôlent qu’une fraction infime du territoire Russe (parcelle qu’ils passent près de perdre à l’été 1918), la American League to Aid and Cooperate with Russia est organisée à Washington D.C. pour augmenter le support offert au groupe de Lénine et Trotski, déjà soutenu par Jacob Schiff. Il s’agit d’un consortium regroupant General Electric, Baltimore & Ohio Railroad, et surtout, la Federal Reserve Bank, bref, un lobby des Warburg.
Lors du traité de Versailles en 1919, des réparations sévères sont exigées par les alliés à l’Allemagne et à ses alliés. Parmi celles-ci, mentionnons que Royal Dutch Shell, pétrolière appartenant à la Couronne britannique, reçoit les champs pétroliers de tout le Moyen Orient en cadeau. 75 % des liquidités nécessaires aux lourds paiements imposés à l’Allemagne sont prêtés au gouvernement Berlinois par des banques US dont la Federal Reserve Bank dirigée par Paul Warburg. C’est donc le peuple américain qui va payer avec ses impôts les réparations allemandes de la première guerre aux grandes entreprises qui ont organisé le conflit d’un bout à l’autre. Cette situation contribue à créer la lourde dette nationale qui assure aux banques leur ascendant sur la politique américaine. Voilà qui jette un éclairage prosaïque sur le « miracle » de la reprise allemande, et sur la légendaire efficacité du régime nazi, qu’on continue de nous vanter jusqu’à nos jours sous diverses formes.
1920 : malgré les cendres encore chaudes et l’horreur cuisante avec laquelle le Monde regarde l’hécatombe qui vient de s’achever, Wall Street commence déjà à faire la promotion d’une politique de la revanche en Europe Centrale et à préparer l’avènement d’une nouvelle guerre entre la France, l’Allemagne et la Russie.
Création à New York du Council on Foreign Relations (sorte de ministère américain des affaires étrangères, échappant à tout contrôle gouvernemental, appartenant à des banques et des trusts industriels). Sa direction est confiée à Paul Moritz Warburg. Il en reste un membre influent jusqu’à sa mort, en 1932. Il fonde également en 1921 la International Acceptance Bank of New York (banque de réception de capitaux étrangers), qui fusionne ensuite avec la Banque de Manhattan. Il est de surcroît fondateur, actionnaire important, et directeur de I.G. Farben USA, compagnie soeur de la I.G. Farben allemande, dirigée par son frérot Max Warburg. I.G. Farben et Vereinigte Stahlwerke ont produit à elles deux 95 % des explosifs utilisés par les forces de l’Axe au cours de la seconde guerre mondiale.
La Hamburg-Amerika line a pour banque (donc créancier) la M.M. Warburg de Hambourg. Dans le cadre des « réparations », c’est donc Warburg lui-même qui organise son transfert au trust de Averell Harriman et George Herbert Walker, dont le bras américain de sa banque, détenu par ses frères Félix et Paul Warburg, est partiellement propriétaire. Résumons le trajet du fric. Le blaireau américain paie son impôt, qui se ramasse à la Federal Reserve Bank de Paul Warburg et cie. Cet argent passe ensuite en prêt à l’Allemagne, en réalité à la Reichsbank de Max Warburg et cie. Le fric transite encore une fois vers la Union Bank de Harriman, dont Felix Warburg est un actionnaire important. Cet argent (ou ce qu’il en reste) est ensuite utilisé pour compléter la transaction cédant une immense flotte de navires, la Hamburg-Amerika, de la M.M. Warburg à la Union Bank, toujours propriété partielle des Warburg. Résultat, l’argent volé à un blaireau, l’Américain, a servi à déposséder un autre blaireau, l’Allemand, et les gouvernements des deux pays encourent de lourds intérêts, alors qu’une gigantesque flotte de navires a semblé changer de mains. Pour compléter la boucle, en 1933, le même Max Warburg devient le directeur du conseil d’administration de la Hamburg-Amerika line.
La Montée des Crapules
James Paul Warburg, fils de Paul Moritz, oeuvre aux postes de vice-président, puis président des banques de son papa, les International Acceptance Bank, et Manhattan, de 1921 à 1934, tout en devenant conseiller auprès de divers présidents des États-Unis dont Franklin Delano Roosevelt.
En 1922, Max Warburg offre son concours à l’établissement à Berlin d’un réseau d’investissement aussi puissant que discret. Les dirigeants en sont Averell Harriman, fils de E.H. Harriman, et George Herbert Walker.
Dans les années 20, les banquiers de Wall Street cherchent en Europe Centrale sur qui miser pour s’assurer d’une guerre le plus tôt possible. Paul Moritz Warburg se rend en Allemagne en 1929 et en 1930, pour y représenter la International Acceptance Bank, intéressée à financer et organiser le parti National Socialiste de Adolf Hitler. Il représente également le Guaranty Trust de J.P. Mogan dans le même contexte.
CRASH
En 1929, les banquiers en contrôle de la Federal Reserve Bank organisent un coup d’état économique en créant de toutes pièces un effondrement de la bourse. Les principales entreprises impliquées se sont discrètement retirées du marché boursier au cours des mois précédents. Ils en profiteront ensuite pour reprendre les affaires les plus profitables, liquider les autres, et mettre la main sur d’immenses terres (plus des deux tiers des fermes indépendantes à l'Ouest du Mississippi), que les fermiers états-uniens sont forcés de laisser aller, faute de liquidités. C’est sur ces terrains que sera construite la grande utopie américaine de la planète Suburbia, au cours des 30 années suivantes.
Le crash de 1929 n’a rien eu d’accidentel. C’est un événement soigneusement planifié. Les Banquiers internationaux ont cherché à engendrer ici une condition désespérée, de façon à devenir nos maîtres à tous.
— Louis T. McFadden, Chairman of the House Banking and Currency Committee, 1933.
PRISE DE POUVOIR
Imbibé de fonds et d’appuis provenant de toutes parts (Wall Street, la City de Londres, les Thyssen, les Schacht, les Krupp), Adolf Hitler et ses S.A., armés de 400 000 mitraillettes par Rockefeller et J.P. Morgan, s’emparent du pouvoir après un coup d’état déguisé, en janvier 1933.
À compter de 1933, Max Warburg participe à la direction financière de l’état Nazi en siégeant au CA de la Reichsbank, sous Hjalmar Schacht de qui il est très proche. Il est parallèlement un des grands actionnaires et dirigeants de la partie allemande de l’immense conglomérat chimique nazi I.G. Farben (américano-germanique), tristement célèbre pour la création et la vente du Zyklon B (le poison employé dans les camps d’extermination), mais également fournisseur de l’armée allemande en gaz toxiques, ersatz pétroliers et produits divers, dont évidemment, des explosifs. I.G. Farben a un parti pris très clair dans la guerre qui se prépare, puisque la branche américaine de la firme bloque l’accès de l’armée U.S. à ses brevets comportant des applications militaires, en réservant l’exclusivité au côté Nazi.
Le 29 mars 1933, Erich, le fils de Max, envoie un télégramme à son cousin, Frederick Warburg, alors directeur d’une branche du réseau ferroviaire des Harriman. Il y demande à Frederick d’user de toute son influence pour stopper les activités anti-nazies en Amérique. En fait, les Warburg ont le contrôle politique et financier du American-Jewish Committee et du B’nai B’rith, qui publient en 1933 une déclaration commune déconseillant toute action de protestation ou de boycott envers l’Allemagne Nazie et allant jusqu’à proposer d’empêcher la tenue de réunions, de manifestations et de toutes formes d’agitation à l’encontre du régime de Adolf Hitler.
La même année, Max Warburg négocie un important pacte pour la création d’un trust chargé de l’exportation de tous les produits Allemands vers les États-Unis. Ce trust regroupant 150 entreprises est mené par la Harriman International & Co., dirigée par Oliver Harriman, cousin de Averell. Les tractations réunissent Hjalmar Schacht, le ministre nazi de l’économie, Max Warburg, Kurt Von Schroeder et l’avocat attitré des principales banques nazies tout au long des années 30, un américain nommé John Foster Dulles.
Opposé au New Deal de FDR, James Paul Warburg quitte le gouvernement des États-Unis en 1934. Il réintègrera le gouvernement en 1942 en tant qu’assistant spécial au Coordonateur de l’Information, William Joseph Donovan. Il aura alors l’occasion de travailler en compagnie d’un certain Edward Bernays, de qui on reparlera.
Seconde Guerre mondiale
En 1938, il devient étrange pour les racistes Nazis d’exhiber un banquier juif à la tête de leur complexe économique, militaire et industriel. Max Warburg est « chassé » d’Allemagne, cesse de siéger sur les conseils d’administration des entreprises nazies, abandonne ses fonctions dans l’appareil d’état du Troisième Reich et part s’installer à New York. Cette année-là, Erich Warburg, le fils de Max, fonde Warburg Pincus à New York.
Le réseau construit par les Warburg, les Harriman et leurs acolytes continue d’opérer, jusqu’en 1942 dans certains cas, et jusqu’en 1945 dans d’autres. Le profits engrangés sont astronomiques. Contrairement à Schiff, résolument ému par le sort de ses congénères et toujours prêt à se porter à leur secours, les Warburg semblent dotés d’une indifférence ahurissante aux souffrances des êtres humains en général, mais des juifs en particulier. Ont-ils été dupés ? Peut-être étaient-ils anti-sémites eux-mêmes ?! Ou alors plutôt détachés de leur admirable culture ancestrale et simplement avides de capitaux, de contrôle, de puissance. Abasourdissant mystère.
Erich Warburg s’engage dans l’armée américaine pendant la guerre, avec le grade de lieutenant-colonel. Malgré sa place modeste dans la hiérarchie militaire et les graves risques d’apparence de conflit d’intérêt, on le laisse déployer son influence pour garder Hambourg, la ville familiale, dans la zone Britannique lors de la partition de l’Allemagne. C’est lui qui sera chargé de l’interrogatoire de Herman Göring en 1945. Cette année-là, le dirigeant par intérim de la banque des Warburg depuis le départ de Max en 1938, Rudolf Brinckmann, redonne le contrôle de la M.M. Warburg à Erich.
Max Warburg s’éteint à New York en 1946. La même année, en Angleterre, le petit-fils de Moïse Warburg, Siegmund George Warburg, fonde la S.G. Warburg & Co.
Erich M. Warburg consacre le reste de sa vie au rapprochement entre l’Allemagne et les États-Unis après la seconde guerre mondiale. Pour ses efforts en ce sens, on lui octroie en 1988 une récompense prestigieuse, le prix Erich M. Warburg !… La liste des autres récipiendaires inclut quelques grands hommes, dont le Dr. Henry Kissinger (architecte du génocide cambodgien), le général Klaus Naumann (en charge des bombardements de l’OTAN dans les Balkans) et Monsieur George Herbert Walker Bush.